Quand on bloque sur un tirage
Que l’on débute tout juste ou qu’on ait plusieurs années de pratique derrière soi, il peut arriver qu’on bloque sur un tirage, et ce pour plusieurs raisons :
– la/les carte(s) étalée(s) devant soi ne nous parle(nt) pas intuitivement, notamment au niveau du visuel
– on ne connaît pas suffisamment la carte en profondeur et le mot-clé / le livret ne permettent pas d’avoir la précision nécessaire
– on connaît assez bien les significations de la carte mais on ne voit pas en quoi ça répond à la question ou alors ça ne sonne pas juste pour soi ou la personne en face
– il y a plusieurs cartes qui se contredisent entre elles
– on a une carte négative pour un aspect positif ou inversement
– on a un message qui paraît excessivement positif ou négatif là où il ne devrait pas y avoir de raison d’être apparente
– on fait un tirage pour quelqu’un d’autre mais rien ne parle à la personne et on a épuisé toutes les possibilités
– on se rend en fait compte qu’on n’est pas dans le bon état mental / physique / émotionnel pour tirer et analyser les cartes pour le moment
– on a l’attention qui s’est tournée vers autre chose en cours de route
– etc.
Il peut y avoir d’autres raisons, bien sûr, ce n’est pas une liste exhaustive et je vais développer un peu plus en-dessous. Mais avant tout, j’aimerais insister sur le fait qu’il est tout à fait possible de bloquer sur un tirage même après de nombreuses années de pratique derrière soi, même en étant assez sûr’e de son intuition, et qu’il n’y a pas lieu de paniquer, de remettre en doute sa capacité à tirer les cartes à cause de ça. Si vous débutez vraiment, c’est évidemment tout à fait normal de bloquer régulièrement, et je vous invite à d’abord aller faire un tour sur cet article qui parle de l’interprétation des cartes dans un tirage et sur cet article qui donne des pistes pour compiler ses propres notes et interprétations.
Le tout premier conseil que je peux vous donner, c’est de checker votre état sur le moment : est-ce qu’il y a des choses qui vous tracassent, est-ce que vous êtes bien reposé’es, est-ce que vous êtes bien concentré’es, est-ce que vous avez le bon environnement pour ça, est-ce qu’il y a des distractions autour… ? Ça peut valoir le coup de faire ce petit check-up même quand on a l’habitude de tirer les cartes, même si souvent avec l’habitude on sait quand c’est le bon moment et quand ça ne marchera pas, et qu’on peut réussir à tirer les cartes même dans un environnement agité / stimulant. Il faut pouvoir être dans un état de neutralité émotionnelle relative, être au clair dans son esprit, être bien dans son corps autant que faire se peut, et même si ce n’est pas toujours négociable à 100%, ça peut être des facteurs qui viendront déranger pendant un tirage. Ce qui ne signifie pas par contre qu’en tant que malade chronique ou en ayant des douleurs ou en ayant des troubles de l’attention ou de l’hyperactivité on ne puisse jamais tirer les cartes (j’en suis un assez bon exemple, je pense).
Il s’agit simplement d’être à l’écoute de soi, de connaître ses propres limites et besoins, de savoir ce qui peut être un déclencheur de déconcentration, de ne pas se forcer là où on se sent déjà sensible. Certaines personnes aiment faire une petite méditation ou des exercices de respiration avant de faire un tirage : ce sont de bons moyens de se réancrer dans son corps et son esprit, de calmer l’agitation physique et mentale. Il peut être bon de vérifier sa position pour éviter les inconforts, et peut-être vérifier que son assise / son support pour les cartes sont bien adaptés à ce type d’activité.
Pour les personnes qui utilisent un procédé de purification pour leur deck, n’hésitez pas à purifier ou remettre votre énergie dans votre deck si vous sentez que ça bloque de façon un peu répétée avec ce deck. Personnellement, je ne ressens plus le besoin de purifier mes tarots et oracles, même la majorité de ceux que j’achète d’occasion, mais il faut dire que mon environnement bénéficie de processus de purification / dynamisation de manière globale. Encore une fois, il est important de ne pas se sentir forcé’es de faire des choses qui ne rentrent pas dans son cadre de croyance, dans ses pratiques. Je ne vais donc pas approfondir davantage sur le sujet ici, parce que ça dépendra de ce que vous avez l’habitude d’utiliser pour purifier / réénergiser quelque chose dont l’énergie vous semble un peu saturée, “off”, pas comme d’habitude. Et parfois, ça vaut plus le coup de vérifier sa propre énergie que l’énergie de ses cartes.
Pour en revenir aux cartes elles-mêmes : n’hésitez pas à aller checker le livret du deck, voire des ressources extérieures pour approfondir le message de la carte. Même si vous avez une bonne connaissance des cartes, c’est toujours une solution qui peut énormément aider à débloquer, parce qu’un mot-clé cité peut éclairer les choses sous un autre angle, parce qu’on a oublié qu’une carte pouvait avoir telles significations. Et même quand vous faites un tirage à une autre personne, il vaut mieux réussir à trouver une réponse via un support à disposition que patauger inutilement et d’induire en erreur en improvisant quelque chose avec laquelle vous n’êtes pas à l’aise, en donnant un autre sens à une carte juste parce que vous bloquez. Je rappelle que je propose au besoin dans la boutique le livret d’accompagnement du Tarot de la Fortune qui peut aussi s’appliquer à d’autres tarots, ainsi que des fiches mémo avec plusieurs mots-clés pour chacune des 78 arcanes du tarot.
Si vous avez plusieurs decks à disposition, un conseil pourrait être d‘utiliser un deck avec lequel vous êtes plus à l’aise qu’avec celui qui vous fait bloquer, ou tout simplement un autre deck qui vous apportera d’autres visuels et parfois d’autres interprétations ou mots-clés, pour relancer l’inspiration. Pour une ou plusieurs cartes qui vous pose question dans un tirage, vous pouvez aller chercher la/les carte(s) équivalente(s) dans un autre deck et voir si ça vous parle mieux comme ça. Vous pouvez aussi choisir d’utiliser, par exemple, un tarot en plus d’un oracle ou un oracle en plus d’un tarot. Mais attention, il faut que vous soyez déjà à l’aise de combiner plusieurs decks ensemble pour ne pas vous compliquer la tâche ! Si vous sentez que vous bloquez avec un deck en particulier et pas les autres, vous pouvez aussi faire un tirage pour savoir où vous en êtes dans votre relation avec ce deck (est-ce qu’on peut toujours travailler ensemble en ce moment / est-ce que tu as besoin d’être laissé de côté pour l’instant / est-ce qu’il y a quelque chose que je peux faire en plus pour qu’on retrouve une relation fluide…)
Il peut aussi arriver de bloquer lorsqu’on utilise une structure de tirage qui ne nous est pas familière, ou parce qu’on a tiré trop de cartes pour un seul emplacement, ou au contraire parce qu’on n’a utilisé aucune structure et que du coup on ne sait pas par quel bout prendre le tirage. De même, si vous avez utilisé les cartes en lecture endroit/envers et que vous n’en avez pas l’habitude, ou inversement, si vous n’avez utilisé que les cartes à l’endroit quand vous avez l’habitude de les lire aussi à l’envers. Dans ce cas, essayez peut-être autre chose ou entraînez-vous avant de réessayer cette structure. Évidemment, le fait de pratiquer beaucoup vous aidera à bloquer de moins en moins, donc n’hésitez pas à vous entraîner sur des choses plus faciles, comme tirer une carte pour la journée, tirer une carte à analyser visuellement sans tirage, etc.
Il se peut aussi que la/les question(s) qu’on pose ne sont pas suffisamment claires, parce que soi-même on n’est pas très au clair avec ce qu’on a envie de demander, parce qu’on veut demander trop de choses en même temps dans une seule question, parce qu’on a changé sa question en cours de route tandis qu’on choisissait les cartes… Je vous renvoie à cet article sur la façon de formuler ses questions à ses cartes pour aller plus loin autour de ce sujet.
Et, bien sûr, ce qui peut fonctionner très souvent, c’est de laisser le tirage de côté, ou le noter, et y revenir plus tard. Je suis plutôt d’avis qu’il vaut mieux éviter de faire deux fois même tirage à peu de temps d’intervalle à moins d’avoir noté un changement depuis la dernière fois, et qu’il vaut mieux d’abord essayer de comprendre ce que les cartes ont voulu dire la première fois (à moins bien sûr que vous ne vous soyez rendu’e compte que vous n’étiez pas dans le bon état et que ça a pu fausser le tirage). Ça m’arrive de laisser reposer et de réfléchir au tirage dans la journée et d’avoir de nouvelles inspirations, d’approfondir en pensée un message que je n’aurai abordé qu’en surface ou de trouver de nouvelles pistes de réflexion qui empruntent une autre voie. Laisser le temps aux messages d’infuser est vraiment une bonne façon de faire, à ne pas négliger. Essayez de garder de quoi noter ou dicter à côté de vous pendant ce temps, au cas où il vous viendrait des idées.
Dans le cas où vous faites un tirage pour quelqu’un, n’hésitez pas à dire que vous ne comprenez pas instantanément ce que la carte veut dire dans ce contexte plutôt que de forcer une interprétation et de patauger si vous sentez que ça ne vous parle pas. Instaurez un dialogue, faites participer l’autre personne, demandez-lui si l’image lui parle, si les mots-clés qui vous viennent font écho… Le brainstorming à plusieurs peut vraiment aider ! Parfois, ça peut aussi parler de quelque chose qui n’est pas encore arrivé, et ça ne parle pas sur le coup, mais ça peut se révéler plus tard. Si rien ne vient quand même sur le moment, essayez peut-être de vous laisser le temps d’infuser et de continuer la consultation plus tard au besoin.
Il se peut aussi que ce soit un message qu’on n’est pas prêt’e à entendre, pour lequel on est dans le déni ou qui arrive trop tôt pour nous. Ça arrive. Et quoiqu’il en soit, n’oubliez pas que la cartomancie est un art et non une science, que nous ne sommes pas infaillible, et que parfois il faut pouvoir lâcher prise et accepter que ça ne se passe pas comme prévu. Et c’est OK !
Pour les personnes qui ont une pratique astrologique, il peut être bon de checker les transits du moment, d’éviter certains qui vous semblent trop complexes, trop personnels, trop impactants. Il peut aussi être bon de checker les jours et heures planétaires, de noter quelles sont les planètes qui gouvernent à ce moment-là, pour voir si ça peut avoir un impact sur vos lectures. Si, par exemple, vous constatez que vous êtes en difficulté lors du jour ou de l’heure de Saturne, de Mars, de la Lune… peut-être qu’il vaut mieux ajuster en fonction. Et évidemment, C’est une influence qui peut parfois être minime par rapport à d’autres choses citées plus haut, mais ça peut vous donner une piste supplémentaire à explorer.
Voilà pour les conseils de base, n’hésitez pas à dire en commentaire si vous voyez autre chose qui soit pertinent dans ces cas particuliers, à parler de votre propre expérience…
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