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Avoir un seul deck ou plusieurs

Un seul tarot ou lenormand peut suffire pour tirer les cartes

Le tarot est un système relativement toujours semblable : 78 cartes, avec 22 arcanes majeures, et 4 suites de 14 cartes – les arcanes mineures. Les archétypes sont toujours très similaires, ce qui fait que si vous connaissez un tarot, vous connaissez tous les autres, pour résumer très grossièrement. Il existe certains tarots qui ont des cartes bonus, mais ça reste anecdotique.

Cela dit, on a déjà plusieurs systèmes de tarot assez distincts :

– le Tarot de Marseille, avec ses arcanes mineures qui ne représentent que l’élément de leur suite, multipliés selon le numéro de la carte ;

– le Rider-Waite-Smith, avec ses arcanes mineures qui représentent des scènes plus facilement compréhensibles ;

– le Thoth qui se base sur l’astrologie et l’Arbre de Vie kabbalistique.

La plupart des tarots contemporains se basent sur l’un ou l’autre de ces systèmes, qui sont différents tout en étant très similaires malgré tout dans leur structure et leurs archétypes. Avoir un seul tarot ou avoir un seul système de tarot de prédilection est donc assez courant.

Concernant les jeux Lenormand, c’est pareil, même s’il en existe plusieurs types (le Grand Lenormand et le Petit Lenormand). Si on prend l’exemple du Petit Lenormand (parce que je ne connais pas assez le Grand), le plus souvent vous aurez un symbole unique par carte (Trèfle, Étoile, Ancre…), ce qui fait que les jeux seront d’autant plus similaires. La structure du Petit Lenormand se base sur la structure de la cartomancie avec un jeu de cartes à jouer, soit 36 cartes. Il existe là aussi des jeux qui ont des cartes supplémentaires ou légèrement différentes, même si c’est rare. Avoir un seul Petit Lenormand dans sa collection est là aussi suffisant, parce qu’il y aura peu d’apports nouveaux en ayant plusieurs jeux différents.

 


 

concernant les oracles

Les oracles ont chacun une structure qui leur est propre, un nombre de cartes qui leur est propre, etc. Un oracle ne sera que très rarement similaire à un autre, que ce soit dans ses concepts, son esthétique, ses interprétations…  Pour avoir un oracle qui offre autant de nuances et un large panel d’archétypes et de situations, il lui faut quand même assez de cartes, de concepts, et une thématique très générale. Ce n’est pas le cas pour tous les oracles, mais il y en a !

On retrouve rarement deux oracles aussi similaires que deux tarots, bien que le Belline soit un système à lui tout seul qui est de plus en plus repris de façon contemporaine et que certains oracles thématiques se ressemblent. Je trouve que les oracles qui se basent sur l’astrologie sont souvent très complets également, et tendent à se ressembler très souvent, bien qu’ils ne soient pas tous aussi complets les uns que les autres.

Certains oracles se basent uniquement sur un thème spécifique (les pierres, les animaux, les divinités, le végétal, les anges, l’amour, etc.) et bien qu’ils aient pu être structurés de manière à couvrir un large éventail de concepts, c’est déjà bien plus connoté.

 


 

Utiliser un seul ou plusieurs decks dans sa pratique ?

On a vu que les tarots se basaient tous sur le même système, mais aussi qu’il existait plusieurs systèmes de tarots différents (bien qu’utilisant la même structure, le même nombre de cartes, les mêmes archétypes…). Il y a également de plus en plus de tarots qui existent sur le marché, certains imitant de près les systèmes classiques, d’autres qui s’en éloignent beaucoup dans l’imagerie et qui proposent parfois une relecture des arcanes, une meilleure diversité de personnages et de situations… Donc en soi, on peut utiliser plusieurs tarots qui seront presque radicalement différents les uns des autres dans leur esthétique, leur façon d’approcher des archétypes similaires, les interprétations dans leurs livrets, et qui n’auront pas un usage ou une lecture similaire. Certains tarots, comme les oracles, se basent aussi sur une thématique bien particulière : les plantes, les animaux, l’astrologie, la mythologie, les divinités, la pop culture… Il existe aussi de plus en plus de Petit Lenormand qui s’éloignent d’une imagerie et d’interprétations qui sont un peu datées, et permettent une relecture plus adaptée à notre époque.

Concernant les oracles, je pense qu’il est assez clair que chacun peut apporter quelque chose de très différent, et l’enjeu sera surtout de trouver celui ou ceux qu’on trouvera le plus complet, le plus plaisant esthétiquement… ou d’en avoir plusieurs afin de pouvoir leur offrir des compagnons complémentaires.

Chaque personne a une pratique différente, des envies et besoins différents, et une façon de tirer qui lui est propre. Certaines personnes aimeront avoir leur tarot fétiche, qui les suit depuis des années et qui ne sera pas remplacé par un autre même quand les images commencent à s’effacer à force de tirer avec. C’est comme un’e meilleur’e pote, une extension de soi, on peut finir par en connaître les moindres détails par cœur, et il y a une vraie relation qui se tisse au fil du temps, une connexion profonde. D’autres personnes préfèrent la diversité et avoir le choix, pour trouver l’outil qui va vraiment être parfaitement adapté pour chaque tirage, chaque situation, chaque personne en face de soi. Il y a aussi des personnes qui prennent juste plaisir à collectionner, soutenir le travail d’artistes, mais sans utiliser ces decks. Autant vous le dire tout de suite : je pense que chacune de ces approches est légitime et qu’il n’y a pas lieu de juger.

Mais vous pouvez quand même vous poser la question de savoir si trop peu de decks vous donne l’impression de tourner en rond et de vous enfermer dans une certaine vision, ou de savoir si trop de decks a tendance à en laisser beaucoup inutilisés et qu’ils ne sont peut-être pas adaptés à votre pratique. La surconsommation peut aussi être un point d’alerte si vous sentez que vous vous basez davantage sur la peur de manquer et l’envie d’avoir la même chose que les autres, plutôt que sur des achats raisonnés. Là encore, aucun jugement, c’est à vous de voir ce qui compte pour vous, et ce qui est aligné avec vos valeurs personnelles.

 


 

mon expérience personnelle

J’ai commencé avec un Tarot de Marseille et je n’ai eu que celui-ci pendant deux ou trois ans, avant de m’offrir le Thoth (qui m’a donné l’impulsion de travailler avec les arcanes mineures, qui ne m’inspiraient pas dans le Marseille) et de m’en tenir à ces deux-là pendant longtemps. Avec le Marseille il y a énormément de ressources, d’infos sur la symbolique, des livres pour interpréter les cartes, faire des tirages, etc… mais je n’utilisais que les arcanes majeures. Le Thoth me parlait plus visuellement mais c’est aussi un système complexe qui demande beaucoup d’apprentissage. Finalement, je me suis rendu compte bien plus tard que j’étais plus à l’aise avec le système Rider-Waite-Smith, mais il a fallu expérimenter pour le savoir.

Et quand j’ai commencé à ajouter des oracles, ça a vraiment ajouté du bonus à mes tirages. Diversifier les systèmes, les visions d’artistes, ça m’a aussi permis de sortir de certains préjugés sur les arcanes, d’approfondir ma propre vision, d’en avoir un tableau plus large, parfois plus moderne, et de faire des tirages de plus en plus intuitifs, en me basant sur des visuels différents, inspirants, expressifs.

Plus tard, c’est aussi pour ça que j’ai fait toute une série de comparatifs d’arcanes avec 15 tarots, pour montrer à quel point ils pouvaient être similaires tout en étant parfois en fait très différents. Pour une seule carte, on peut avoir à chaque fois une autre histoire, un autre point de vue, de nouveaux symboles… et donc enrichir sa perception, son vocabulaire, sa façon d’envisager l’arcane. Je pense que c’est un excellent exercice pour développer son approche intuitive du tarot, parce que même si on ne voit pas toutes les significations d’une carte au premier coup d’œil avec une seule carte, on peut peindre un plus grand tableau avec différentes versions de la carte. C’est aussi vraiment top quand on a du mal avec une arcane, parce qu’on l’aime pas, parce qu’elle nous parle pas, etc. Parfois un autre deck fera une grosse différence à ce niveau !

Et enfin, au-delà de ça, acheter plusieurs decks, c’est pour moi une façon de soutenir le travail d’artistes, et que ce ne soit pas un livre qui reste sur une étagère, mais un outil que je consulte régulièrement, qui rejoint en plus une de mes passions, qui est la cartomancie. Par contre, il y a des decks que je trouve absolument sublimes, mais avec lesquels je sens que je n’aurais pas une bonne communication, auquel cas je m’abstiens, même en admirant l’esthétique.

Le fait de faire régulièrement des tirages pour d’autres personnes entretient aussi ma connexion à ces decks. Même si vous n’avez pas envie de faire de nombreux tirages non nécessaires juste pour créer une connexion avec vos jeux, vous pouvez sortir des cartes de temps en temps et en profiter pour les analyser, prendre des notes dessus, ou encore pour écrire un poème, une histoire, une anecdote à propos de ces cartes.

De mon côté, j’utilise tous les decks que j’ai, même si certains interviennent moins que d’autres qui reviennent vraiment très souvent. Certains sont plus exigeants, et je vais peu les sortir pour des tirages du quotidien, par exemple. Certains sont plus pertinents dans un certain domaine que d’autres. Certains vont être des decks “doudou”, certains vont me donner des sales coups de pied au cul, certains sont plus divinatoires tandis que d’autres sont plus introspectifs. Certains sortent beaucoup pendant une période et hibernent un peu ensuite. J’aime régulièrement faire un bilan pour voir quels sont ceux que j’ai le plus et le moins utilisés, et réajuster en fonction.

De manière générale, je n’aurais pas envie de me limiter à un seul tarot ou oracle, surtout après avoir goûté la variété, bien que je pense que ce soit tout à fait possible de le faire et de ne rien y perdre en qualité de lecture lors d’un tirage. Rien que de me prêter à l’exercice des 10 tarots/oracles indispensables à ma pratique est déjà assez contraignant, parce que j’ai tissé une vraie relation avec chacun de ceux de ma collection (et ceux pour qui ce n’est pas le cas finissent par en partir). Mais il est clair que c’est aussi le fait de tirer pour d’autres personnes que moi qui m’a amené à en avoir autant à la base, puisque je fais beaucoup plus de tirages, pour beaucoup plus de thématiques différentes.

 


 

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